• Étape 1 : On a toujours une émotion présente dans notre interprétation, positionnement.

    Pour cette étape il faut se munir d’autant de photographies que de participants. Les outils ici seront l’écrit ainsi que les photographies représentants des scènes variées pouvant se retrouver dans divers médias tels que la presse écrite ou la presse télévisée.

    Il s’agira de demander aux participants de choisir une photographie et d’interpréter la scène, l’enjeu, et l’émotion qui prédomine selon son point de vue. Il faudra donner un temps de parole à chacun, favoriser un climat d’écoute des autres, et valoriser l’expression de ses émotions, impressions.

    Les objectifs généraux de cette étape seront de prendre conscience de l’orientation de notre regard en vue de notre orientation interprétative. C’est-à-dire, être capable d’identifier son émotion, et de comprendre son rôle causal dans le traitement de l’image.

    Les consignes (à donner au fur et à mesure) :

    1. Choisir une image.
    2. Préparer de manière individuelle en quelques lignes : ce que me procure cette image, de quel journal pourrait-elle venir, que montre-t-elle. Quelle pourrait être l’information. Quelle opinion j’en ai au premier regard.
    3. Échanger dans un climat d’écoute ces interprétations avec le groupe.
    4. L’éducateur ajoutera que les médias orientent, souhaitent des émotions. Les émotions n’apparaissent pas par hasard, elles sont suscitées pour éveiller chez les récepteurs de l’information, une orientation, un avis qui dans l’idéal du média sont prédéfinis.
     

    Le positionnement de l’éducateur : L’éducateur prendra soin de susciter le dialogue, l’échange, la discussion, l’expression de soi.

     


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  • Étape 2 : Apprendre à questionner la « re-présentation » .

    Les outils ici, seront l’écrit ainsi que des articles, photos et titres initialement associés mais qui, pour les besoins de l’atelier, seront séparés les uns des autres, puis mélangés.

    Selon l’association faite d’une photo, d’un titre et d’un article, la RE-PRESENTATION que se fait le lecteur peut radicalement changer.

    Ainsi pour en faire prendre conscience aux participants, il s’agira de proposer de remettre les titres avec les articles et les photos correspondants, d’en faire une combinaison qui nous semble juste. Ce travail peut se faire aussi bien en groupe que de manière individuelle.

    Cependant, il s’agira par la suite de se réunir et de discuter du pourquoi avoir choisi tel assortiment, qu’est-ce qu’il suscite en moi comme émotion, avis, orientation, opinion, idées. Lorsque tout le monde a pu s’exprimer il appartiendra à l’éducateur d’amener l’idée que l’association des trois éléments sera « une possibilité parmi d’autres », ainsi l’éducateur pourra mettre l’accent sur la diversité d’interprétations possibles selon la combinaison choisie.

    L’objectif général de cette étape est que la personne puisse prendre conscience de l’importance de la combinaison article-titre-image dans l’interprétation d’une information.
     

    Les consignes (à donner au fur et à mesure) :

    1. Les participants découvrent les documents prédécoupés (corps de l’article, titres et illustrations), les manipulent, les observent, s’en imprègnent.
    2. En groupe, ils vont devoir retrouver les combinaisons, chacune constituée d’un corps d’article, d’une illustration et d’un titre. Ces assemblages doivent se faire de manière coopérative, animés par des discutions, des échanges.
    3. Lorsque le résultat semble convenir à tout le monde, les participants reprennent chacun leur tour une combinaison et l’explique, tout en ouvrant le débat.
    4. L’éducateur amorce l’idée qu’il n’y a pas de réponses justes mais toutes combinaisons est possibles et explique le principe d’interprétation différentes de l’information selon qu’elle est agrémentée de telle photo ou annoncée avec tel titre.
     

    Le positionnement de l’éducateur : L’éducateur prendra soin de susciter le dialogue, l’échange, la discussion, l’expression de soi.


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  • Étape 3 : Position et direction. Apprendre à questionner la source.

    Les outils ici seront l’écrit ainsi que la visualisation de différents articles de presse, journaux, magazine.

    Il s’agira d’amener les participants à se questionner sur l’orientation politique des différents journaux et sur les conséquences que cela peut avoir sur les informations diffusées. En effet, selon, la société qui produit le média donc l’information, une même information pourra être relayée différemment avec une variation de ton, de point de vue, d’approche.

    Ainsi, lors de cet atelier, les participants sont invités à choisir parmi différents titres d’articles, ceux-ci constitueront une base sur laquelle ils pourront écrire, par groupe, un article, selon une orientation politique particulière. Lorsqu’ils auront terminé, ils pourront partager oralement leur expérience, le choix des mots, ce qu’ils ont eu envie de privilégier comme information et la façon qu’ils ont eu de l’exprimer.

    L’objectif de l’atelier est d’être capable de se questionner sur la différence dans la relégation de l’information selon si le détenteur du média est d’un parti politique particulier ou s’il souhaite avoir une portée politique ou non.

    Les consignes (à donner au fur et à mesure) :

    1. Les participants forment des groupes de deux, selon leur envie (il est possible de travailler seul).
    2. Ils choisissent un titre qui orientera le thème de leur travail ainsi qu’une affiliation politique (qui peut être fictive).
    3. Ils écrivent un article (maximum deux paragraphes) sur le thème choisi et en tenant compte de l’orientation politique.
    4. Ils échangent en groupe sur les difficultés, leur expérience d’écriture ainsi que sur les mots choisis, leur façon d’exprimer leurs idées et sur les informations qu’ils ont choisies de privilégier.

    Positionnement de l’éducateur : L’éducateur prendra soin de susciter le dialogue, l’échange, la discussion, l’expression de soi.

    Pour conclure l’intervention d'éducation aux médias, l’éducateur rassemble toutes les étapes et rappelle les enjeux. Il synthétisera les difficultés rencontrées dans l’atelier et mettra en avant l’importance de mettre de la distance et d’user d’esprit critique, de se questionner sur la portée des messages médiatiques, les intentions si l’on souhaite être actif et non passif dans le traitement de l’information.


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  • Une du n°219 du Quotidien Le Soir du 20/09/2010

    Voici ci-dessus la une du quotidien Le Soir du lundi 20 septembre 2010, numéro 219. J’ai choisi ce document afin d’illustrer mes précédents propos et dans l’optique d‘analyser un contenu médiatique selon les six axes que propose Jacques Piette.

    Axe 1 : Les Producteurs.

    Selon le site internet 20 de l'Espace Citoyen fondé par l'asbl Gouvernance & Démocratie Conseil (GDC), le groupe Rossel détient le périodique Le Soir. Ce groupe appartient à la famille Hurbain, descendants d’Emile Rossel fondateur du journal en 1887. Ce groupe détient aussi métro (quotidien gratuit, en copropriété avec le groupe Concentra), Vlan, Sud presse, Le Soir Magazine, l’Echo et De Tijd (copropriétaire avec le groupe Persgroep).

    Le Soir est le quotidien francophone belge le plus lu sur le territoire. Dans une logique de concentration depuis de nombreuses années, il inclut à ce jour une centaine d’entreprises et se définit alors comme « groupe de médias d’information ».

    Ce périodique est situé à gauche de par son histoire, et se présente comme progressiste et indépendant. De tradition libérale, la ligne éditoriale du journal est de se revendiquer comme contre pouvoir politique et de défendre le pluralisme politique. De fait, le directeur de la rédaction Didier Hamann déclare « refuser toutes les étiquettes21 ».

    Plusieurs sociétés détiennent le groupe par actions. Il s’agit, au niveau des actionnaires majoritaires, uniquement de membres de la famille Hurbain. Cependant, au niveau des actionnaires minoritaires, nous retrouvons la banque ING (21 actions), l’imprimerie Remy Roto (15 actions) et les Editions rurales (15 actions).

    Pour finir, il est important de noter que 23% des financements du périodique sont publicitaires (annonceurs). Ne doit-on pas considérer que cela peut avoir une incidence sur le contenu lui-même ?
     Axe 2 : Les Langages.

    La composition de la une du journal Le Soir est divisé en rubriques qui s’imbriquent les unes sur les autres, sur un fond blanc, certaines sur un fond de nuances de gris. Le logo est repris sur son fond bleu foncé. Les gros titres sont en gras et différentes tailles d’écritures rendent la une plus dynamique et attirante pour l’œil.

    De plus, des photos agrémentent le tout pour illustrer les propos d’une part, et pour rendre l’aspect du journal plus accessible d’autre part. Le texte et l’image sont deux outils qui sont complémentaires pour motiver la lecture et former le sens, donner de l’intérêt. Ils composent la forme et le fond. Les caractères d’écriture sont classiques, ce qui a tendance à rendre plus sérieux le contenu et à ne pas décrédibiliser la ligne éditoriale.

    Des informations « clés » sont imprimées en couleur rouge. Cela aura pour effet de cibler le contenu. Un espace de publicité est libéré en pied de page. En l’occurrence, ici il s’agit d’un bandeau publicitaire occupé par l’annonceur Delhaize. 

    Axe 3 : Les Technologies.

    Le support papier de la presse à pour inconvénient de limiter le nombre de caractères et l’espace disponible. L’information doit donc être précise tout en incitant la lecture et en introduisant l’idée phare de l’article, l’information essentielle.

    A l’opposé, ce format fait partie intégrante de l’histoire médiatique occidentale, et évoque un certain héritage qui donne un crédit certain au support.

    L’intérêt de la production professionnelle est qu’il s’agit d’une ligne éditoriale et d’un périodique connu, qui a un certain poids médiatique et une portée de diffusion nationale. Le produit fini est clair et bien achevé, il y a une continuité dans la composition et l’organisation des contenus. 

    Axe 4 : Les représentations.

    Qu’est-ce qui est mis en place dans ce document (une du journal Le Soir) pour éveiller des émotions, des idées « types » ?

    Le choix des mots impactent sur le contenu : « la Belgique attaquée dans le dossier rom ». Les assimilations entre deux termes, un terme et une images, ou un terme et un sens de ce terme (stéréotypie) ont pour conséquences d’orienter le lecteur dans la réception et le traitement de l’information. Il s’agit d’une forme de prise de position, de formatage de l’information, d’orientation du contenu. Tout angle d’approche d’une information la rend moins objective.

    Par exemple : Belgique – Attaquée – Rom. / Lundi – Crucial – PS N-VA. / Sénateur – Cible – Luxembourg. / Afghan – Voté. / Célibat – Prêtre – Tabou. 

    La photographie en rapport avec la journée sans voiture nous montre en contre plongé de jeunes cyclistes sur les pavés de Bruxelles (supposément) sous un ciel plus que lumineux. Ainsi cette image évoque une atmosphère agréable de la journée sans voiture donc soumet aux lecteurs l’idée que cet évènement de nature agréable donc donne un sentiment de bonheur à son évocation. La place qu’occupent cet article est imposante en regard des autres rubriques et informations.

    Cette rubrique concernant Bruxelles sans voitures se compose uniquement d’un titre et d’une large image. On peut alors se questionner sur la hiérarchie des informations et de l’importance que l’on souhaite donner à telle information. 

    Axe 5 : La Typologie.

    Il s’agit de la une du quotidien Le Soir du lundi 20 septembre 2010, numéro 219. La une d’un périodique tel a pour objectif de reprendre les grands titres des articles qu’il développe dans le journal. Elle recense un panel de domaines différents (culture, société, politique) pour d’une part informer rapidement, et d’autre part susciter l’intérêt du consommateur.

    La classification relative : Le Soir fait parti de la presse écrite nationale. Il s’inscrit dans une démarche informative avec des styles narratif et descriptif. Est dominante l’actualité politique, économique et les divers sociaux bien qu’il s’agisse d’un quotidien généraliste. Ainsi, sont présents des contenus relevant de la politique, de l’économie, du sport, du monde, culture et des sujets divers sociaux (journée sans voiture par exemple).

    Le style narratif a pour conséquence d’introduire de l’émotion dans le contenu informationnel. Didier Hamann, Directeur Général de la rédaction du journal parle de présenter l’information de « manière créative ».

    Un ton promotionnel apparait dans cette une, pour venter l’équipe de foot (« le meilleur du sport »), les événements bruxellois (« U2 en concert à Bruxelles »), ainsi que l’importance du monde politique dans la vie quotidienne belge. En effet, la présence régulière de sujets politiques en une du périodique dévoile une incitation à penser la politique comme intrinsèque à l’idée d’information.

    La forme du reportage est présente dans le journal. Il s’agit de reportage qui semblent fondés sur des sources certaines et relevant d’images et d’informations réelles.

    La une a pour but d’informer, de divertir mais aussi d’émouvoir et d’inciter les gens à se sentir impliquer dans la vie sociétale nationale. On peut élaborer l’hypothèse que la visée éditoriale est un engagement citoyen dans la prise d’information.
     

    Axe 6 : Le Public.

    Le Soir est le quotidien le plus lu en Belgique (lectorat : 566 000 lecteurs quotidiens en 2008 – 2009). Son public cible est la personne adulte de l’adolescent à la personne âgée, toute personne qui sache traiter l’information, la comprendre. C’est ce même public qui va réagir à l’information et l’échanger au quotidien de manière directe ou indirecte dans l’interaction sociale.
     

    Conclusion :

    En conclusion on peut dire que l’information est distribuée selon différents facteurs : à qui elle s’adresse, ce qu’elle doit susciter comme émotion(s) ou opinion(s), ce qu’elle doit dire et comment, avec quels outils.
     

    Par exemple, on peut remarquer qu’en période de campagnes électorales, les médias suscitent plus de messages provoquant un sentiment d’insécurité. On peut élaborer l’hypothèse que ce phénomène à pour but de rendre le récepteur concerné par le débat politique, et/ ou orienter son choix politique vers un parti qui prône la sécurité (de l’emploi, en société, financière).
     

    Il est vrai que les choix éditoriaux orientent la lecture et le positionnement du lecteur pendant et après la lecture du journal. On peut penser, encore ici, au concept « d’agenda setting » de Jean Charron.
     

    Je peux conseiller la lecture de l’essai politique de Serge Halimi « Les nouveaux chiens de garde » datant de 2005 22 (dont voici un résumé), ou le visionnage de l’adaptation au cinéma23 datant de 2012 et réalisée par Gilles Balbastre, tout en gardant l’esprit critique…


    20 Site de l'Espace Citoyen consulté le 12.05.2014 sur http://www.espace-citoyen.be/qui-sommes-nous/ 21 Didier Hamann, directeur de la rédaction, Le Soir, 15 Novembre 2005. 

    22 HALIMI, S., Les nouveaux chiens de garde, Ed. Liber-raisons d'agir, paru en 1997, actualisé en 2005, 110 p.

    23 Le film Les nouveaux chiens de garde, adaptation de l'essai politique de Serge HALIMI, réalisé par Gilles BALBASTRE en 2012.


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  •  Est définie comme personne âgée par l’OMS (Organisme Mondial de la Santé), toute personne qui a plus de 60 ans. Les services et prestations pour personnes âgées s’adressent d’ailleurs à un public âgé au minimum de 60 ans. Les personnes âgées représentent 27% de la population Belge.

    La personne âgée est une personne qui a un vécu, une vie riche d’expérience. L’échange peut être important pour elle. Il importe dans l’approche éducative auprès de la personne âgée de lui donner la parole.

     


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