• Exemple d'outils d'éducation aux médias

    Voici un outil d'éducation aux médias élaboré par une chaine de télévision suisse (TSR) à travers le magazine Magellan .

    Cet outil a la forme d'une séquence vidéo que Cécile Desbois, rédactrice spécialisée en jeunesse et pédagogie a choisi d'étudier dans son intervention d'éducation aux médias destiné à des enfants de minimum 12 ans dont le thème est "le spectacle de l'information"

     

    Le spectacle de l'information


    " Le magazine éducatif suisse, Magellan a consacré plusieurs numéros aux télévisions du monde. Cette émission se penche plus particulièrement sur le traitement de l’information à la télévision, une information parfois malmenée, mise en scène voire pervertie à cause, entre autres, de la course à l’audience.
    Invités : Claude Torracinta, producteur de l’émission d’information Temps présent (TSR). "

    Le lien de la vidéo  ==> ici

    Cécile Desbois, rédactrice spécialisée en jeunesse et pédagogie a sur base de cette vidéos élaboré une intervention d'éducation aux médias.

    1) Rappel des éléments de la vidéos

    - Reportage 1 (8'00")Un JT revu et corrigé.

    Le sujet s’ouvre sur le lancement d’un journal télévisé annonçant un atterrissage en catastrophe à l’aéroport de Genève. Alors que le reportage s’achève, le présentateur fait une étrange digression et propose de regarder un second document, consacré au même événement, mais sur un mode différent, moins informatif, plus sensationnaliste. Un documentaire éclairant sur le traitement de l’information et ses enjeux.
    En plateau (4'00) : discussion autour de l’information spectacle et réflexion sur la place de la vidéo amateur dans le système de l’information.


    - Reportage 2 (8'00") – Reality show.

    Au Canada, Martin – « patrouilleur » pour une chaîne télévisée – court après les accidents et autres faits divers, et filme tout… au nom de l’intérêt des téléspectateurs.
    En plateau (2'20") : discussion autour du retournement - dangereux - de la hiérarchisation de l’information.

    - Reportage 3 (7'00") – Question de limites.

    Toutes les images sont-elles bonnes à montrer ?

    Deux récits d’expériences : celle d’Hervé Chabalier, directeur de l’agence CAPA qui refusa de vendre « une mort en direct » et celle de la catastrophe du stade du Heysel (Belgique) filmée par la TSR.

    En plateau (1'40") : De l’importance de toujours remettre une information en perspective.

    - La rubrique Internet (2'30") : sur le web, le robinet de l’information est-il dangereux ?

    Les objectifs de l'intervention :

    - Développer un regard analytique et critique sur l’information télévisée
    - Mettre en évidence l’angle de traitement d’un reportage
    - Déterminer le rôle de l’image dans un reportage
    - Produire un reportage qui met en exergue le rôle du traitement de l’information

    Les pistes pédagogiques :

    1) ANALYSE DE SEQUENCES

    ==> Un JT revu et corrigé (reportage 1) 

    - Lever les éventuelles ambiguïtés : Ce JT a-t-il été diffusé ? De quel événement parle-t-il (le faire émerger avec les fameuses cinq questions de base : qui, quand, quoi, où, pourquoi) ? Celui-ci a-t-il vraiment eu lieu ? 

    - Faire résumer rapidement le but du document. A priori, les élèves voient-ils des différences entre les deux reportages traités ? Lesquelles ? 

    - Répartir les élèves en deux groupes pour analyser séparément les deux reportages. Chacun groupe visionne de nouveau sa séquence et remplit la fiche élève proposée en annexe. 

    - Mise en commun du travail et comparaison des résultats. Insister sur l’organisation des lancements, le rôle respectif des images et du commentaire, les partis pris du montage et le rôle joué par le film tourné par un témoin. 

    - Conclusion : sur quoi joue le second reportage ? Amener les élèves à parler d’émotions, puis de dramatisation. Définir ce qu’est le traitement de l’information et trouver les termes pour qualifier celui de chaque reportage (informatif / sensationnaliste).

    Et pour prolonger... :

    - Quand les élèves ont-ils compris que tout n’était que mise en scène ? Qu’ont-ils ressenti à ce moment ?

    - Quel angle ce documentaire a-t-il lui même choisi ? Est-on dans le registre informatif ou démonstratif ?

    - Analyser la réflexion de Claude Torracinta sur la place de la vidéo amateur dans l’information. Les élèves auraient-ils, eux, diffusé le film en question ? Apporte-t-il une information complémentaire ?

    ==> Reality show (reportage 2)

    - Aux Etats-Unis, comment appelle-t-on les cameramen spécialistes des faits divers ? Expliquer que souvent, ces stringers agissent seuls et tentent ensuite de vendre leurs images aux chaînes télévisées1.

    - Définir le métier de Martin : à quoi renvoie le mot « patrouilleur » ou d’autres termes comme « affût » ? Comment se tient-il informé des événements ? Martin est-il un cameraman ou un chasseur d'images ?

    - Quelle est la devise de TVA pour qui il travaille ? Analyser les deux termes : « en direct » (l’opposer à la notion de recul et de réflexion) et « nouvelle » (toute nouvelle est-elle information ?)

    - Au tableau, recenser les sujets couverts par le cameraman. Que mettent-ils en scène et en jeu ? Amener les élèves à les qualifier de "faits divers".

    - Revenir sur le dernier fait : l’incendie en banlieue. En quoi cet événement est-il important selon le journaliste ? Comparer sa réponse aux images filmées, questions posées et à l’identité des personnes interviewées. Dans quel registre se situe-t-on : celui de l’information ou de l’émotion ?

    - Analyser la réaction de Claude Torracinta :
    Que dénonce-t-il ? En quoi la course aux images malmène-t-elle l’information ? Selon Claude Torracinta, quand un fait divers mérite-t-il d’être relaté ? Qu’en pensent les élèves ?

    ==> Question de limites (reportage et plateau 3)

    - Résumer les deux événements relatés (apporter éventuellement des compléments d’information sur le conflit yougoslave2 et la catastrophe du Heysel3). Quels points communs partagent-ils ?

    - Analyser et comparer les images ramenées par le cameraman de l’agence CAPA et celui de la TSR : que (ne) voit-on (pas) ? Qu’entend-on ? Comment les images sont-elles filmées ?

    - Confronter l’attitude de l’agence CAPA à l’explication de Claude Torracinta concernant les images diffusées du Heysel. Quand la TSR les a-t-elle diffusées ? Dans quel cadre ?

    - Débat : toute image peut-elle être montrée ? Les élèves ont-il déjà eu sous les yeux des images télévisées qu’ils auraient préféré de ne pas voir ? Faire le rapprochement avec d’autres images : celles de victimes de guerres, de catastrophes naturelles, etc.

    Conclusion générale : garder l’oeil !

    Prendre du recul sur les reportages proposés, en attirant par exemple l’attention des élèves sur deux points :

    - Dans le dernier reportage, pourquoi le journaliste est-il filmé sur le toit de la tour TSR ? Montrer que l’image joue ici un rôle crucial : appuyer (prouver ?) l’argumentaire que développe à l’oral le journaliste.

    - Insister sur le fait que les différents reportages ne se privent pas de montrer les images critiquées (morts du Heysel, cadavres filmés par le « patrouilleur »…). Pourquoi ce choix ? Est-ce utile ? Indispensable ?

     

     



    1 A ce sujet, lire le court mais éclairant article du journaliste Yves Eude : http://jeanpaul.jody.free.fr/stringer/monde.html

    2 Un résumé sur Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_en_ex-Yougoslavie

    3 Sur le Heysel, consulter sur la TSR : http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=342401&sid=5770698&cKey=1115733570000

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